La 34ᵉ édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football vibre au rythme en Côte d’Ivoire en janvier 2024. Les rencontres ont lieu dans différentes villes du pays, à savoir Abidjan, Bouaké, San-Pédro, Korhogo, et Yamoussoukro. La Côte d’Ivoire accueille ce tournoi pour la deuxième fois de son histoire après l’édition de 1984. Ce sont au total 24 équipes qui prennent part à cet événement sportif africain. À l’entame de la Coupe d’Afrique des Nations CAF Total Energies, Côte d’Ivoire 2023, l’impatience et l’excitation atteignent leur paroxysme entre certains supporters ou ressortissants de pays.
En quart de finale, les éléphants de Côte d’Ivoire vont affronter le 03 février 2024, les aigles du Mali. Pour prévenir les discours de haine et la violence entre supporters malien et ivoirien, les autorités ivoiriennes notamment les forces de l’ordre ont initié une campagne de sensibilisation auprès des supporters, mettant en avant les valeurs du fair-play, du respect mutuel et de la tolérance. De fait, une vidéo de 3mn 05 secondes montrant le commissaire de police de la commune d’Adjamé,Kambiré Hervé qui s’adresse à des supporters maliens et ivoiriens.. Dans ce contenu, le commissaire sensibilise les populations avant la rencontre sportive du samedi 03 février.
Médias sociaux pour sensibiliser sur les signes précurseurs des discours de haine et violence
Comme dans la vidéo, les forces de l’ordre exhortent à travers les médias sociaux pour sensibiliser les supporters et promouvoir des comportements respectueux, quel que soit le vainqueur à l’issue des quarts de finale Côte d’Ivoire-Mali. Les médias sociaux constituent ainsi des outils puissants pour sensibiliser sur les signes précurseurs des discours de haine et de violence. Les médias sociaux jouent un rôle essentiel dans la prévention des discours de haine et la violence permettant de diffuser des informations et de sensibiliser le public aux signes précurseurs de ces violences. Les plateformes de médias sociaux offrent un espace où les professionnels et les organisations peuvent partager des ressources et des conseils pour repérer les signes de discours chez les supporters Malien et Ivoirien. En disposant de ces renseignements, les utilisateurs des médias sociaux peuvent accroître leur sensibilisation aux discours de haine, contribuant ainsi à prévenir des situations qui peuvent menacer et fragiliser la cohésion sociale.
Suite à cette vidéo des forces de l’ordre, nous avons quelques réactions d’internautes. Ce sont des commentaires qui prônent des messages de Fair Play et de confraternité
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Il n’existe pas de rivalité significative ou historique connue entre le Mali et la Côte d’Ivoire sur le plan sportif ou culturel. Cependant les relations entre ces deux pays d’Afrique de l’Ouest ont généralement été cristallisées par l’affaire des 49 soldats. Cependant, il est essentiel de noter que le football reste le football et les ressortissants maliens vivent en parfaite harmonie avec les ivoiriens.
La cohésion sociale revêt une grande importance pendant la CAN
La CAN rassemble des supporteurs de diverses origines, cultures et identités. Une forte cohésion sociale contribue à prévenir les tensions et les conflits entre différentes communautés. Lorsque la population locale et les visiteurs se sentent unis et intégrés, cela crée un environnement plus sûr. Les comportements violents ou hostiles sont moins susceptibles de se produire lorsque la cohésion sociale est forte. Cela facilite la mise en place de mesures de sécurité efficaces, telles que la prévention du vandalisme, des actes de violence ou d’autres comportements perturbateurs. Une CAN organisée dans un climat de cohésion sociale envoie une image positive à l’échelle internationale.
Attention aux propos de discours de haine du cyber activiste la Guêpe
Dans une vidéo de 22 minutes intitulée « Urgent : Les Maliens en danger en Côte d’Ivoire », la cyber activiste connue sous le nom de la Guêpe, revendiquant plus de 650 000 abonnés, profère des propos virulents et des injures à l’encontre des ressortissants maliens résidant en Côte d’Ivoire. Elle accuse sans preuve un homme du parti(RHDP) au pouvoir en Côte d’Ivoire de menacer la vie des supporters maliens à l’issue du match Côte d’Ivoire-Mali . Cette cyber activiste attise la haine et la violence par ces propos.
« A partir de cet instant toutes les routes en Côte ďIvoire deviennent des zones rouges le jour ou le Mali joue, nous ne voulons plus vous voir dans nos rues danser après vos matchs…vous êtes venus pour la CAN, vous n’êtes pas venus pour vous moquer de nous, assez c’est assez, si le Mali joue, nous ne voulons pas vous voir manifester dans nos rues, toutes les rues de la Côte d’Ivoire deviendront des zones rouges pour les maliens… «
Et d’ajouter : « vous êtes des idiots, des attardés, vous avez la matière grise qui est dans votre cervelle qui ne fonctionne pas… Vous partez en quart de finale grâce au Maroc, une victoire qui a été fondée, normalement vous les ivoiriens vous devez fermer votre gueule, parce que vous êtes des vauriens, le Mali n’a pas commandé victoire dans cette CAN… »
Ces propos incitent à la haine et la violence intercommunautaire entre les ressortissants maliens et ivoiriens.
Les autorités ivoiriennes doivent prendre des mesures pour signaler et mettre un terme la publication des vidéos incitant à la haine, à la violence intercommunautaire.
Appel à la paix de l’ambassade du Mali
Heureusement, l’ambassade du Mali a publié un communiqué le jeudi 1er février 2024, exhortant les ressortissants et supporters maliens participant à la 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023 à adopter un comportement approprié et à faire preuve de retenue, quel que soit le score du match entre la Côte d’Ivoire et le Mali.
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Par ailleurs, en Côte d’Ivoire, le maire de Bouaké et ministre Adama Koné veut compter sur l’esprit fair-play et surtout l’hospitalité légendaire de la jeunesse de Bouaké avant, pendant et après le match Côte d’Ivoire-Mali de tous les enjeux.
Conclusion
La prévention des discours de haine en ligne lors des compétitions sportives implique invariablement le renforcement de la collaboration entre les forces de l’ordre ivoiriennes et maliennes, garantissant ainsi la sécurité lors des événements sportifs et une réaction prompte en cas de tensions.
Particulièrement l’exemple de la police ivoirienne : Favoriser une communication positive sur les réseaux sociaux, dans les médias et dans les espaces publics, mettant en avant le soutien envers leurs équipes respectives plutôt que la confrontation.
Marina Konan