CONFLIT FONCIER A TAOUDI ENGENDRANT DES BLESSES ET DES MORTS

Un litige foncier latent depuis plus de 10 ans, entre Taoudi, chef-lieu de sous-préfecture et Kouassidougou ou Kouassibango (sous-préfecture de Sandegué) a dégénéré en un affrontement sanglant, dans la nuit du 30 avril, au 1er mai 2023. Bilan : 15 victimes, dont 2 morts, 6 blessés graves et 7 blessés légers par arme à feu…

Origine de ce conflit foncier

Selon des témoins, des destructions de biens et de champs dans une parcelle litigieuse traversée par la rivière Baya dont chacun se réclame la propriété, ont conduit à ces dérives. Les protagonistes se rejettent la responsabilité sur les causes de ce drame qui a causé des pertes en vies humaines. Chacune des parties affirme avoir subi des destructions de champs et de biens sur la portion de terre, source dudit conflit. Ce différend territorial date de plus dix ans et toutes les formes de médiations entamées pour une issue amiable se sont avérées infructueuses.

Déroulement de ce conflit intercommunautaire dans cette localité 

Premier épisode. La scène débute dans la nuit du dimanche 30/04/23, au lundi 01/05/23. Des ressortissants du village de Kouassibango se sont rendus dans les plantations de certains ressortissants de Taoudi. Avec une tronçonneuse bien huilée, ils ont abattu des plans d’anacardiers, détruisant ainsi des plantations de plusieurs personnes. Même les récoltes n’ont pas été épargnées !

Deuxième tableau, le lundi 1er mai 2023. Les premières personnes arrivées dans leurs champs ont constaté les dégâts. Ces derniers alertent d’autres paysans ayant des activités champêtres dans le secteur. C’est ainsi que monsieur Djegan Kouamé se rend dans sa plantation accompagnée de ses deux fils, afin de constater les dégâts commis. Après avoir filmé la plantation d’anacardiers, ils se rendent dans leur champ d’igname pour à cet endroit aussi, constater l’ampleur des dégâts. Chemin faisant, ils tombent dans une embuscade tendue par des éléments identifiés comme des ressortissants de Kouassibango qui les kidnappent et les bastonnent à souhait. Alors l’un des deux fils de Djegan Kouamé qui l’accompagnait retors, a pu s’échapper. Les deux autres, Djegan Kouamé et le second de ses fils, sont restés aux mains de leurs « ravisseurs ». Ils seront ligotés et trimbalés Manu militari, dans le village de Kouassi-Bango, après que leur motocyclette ait été calcinée et leur campement, Banagaré, brulé.

Selon des témoins, des destructions de biens et de champs dans une parcelle litigieuse traversée par la rivière Baya dont chacun se réclame la propriété, ont conduit à ces dérives. Les protagonistes se rejettent la responsabilité sur les causes de ce drame qui a causé des pertes en vies humaines. Chacune des parties affirme avoir subi des destructions de champs et de biens sur la portion de terre, source dudit conflit. Ce différend territorial date de plus dix ans et toutes les formes de médiations entamées pour une issue amiable se sont avérées infructueuses.

Troisième épisode de ce combien palpitant mais macabre, incident. Celui des fils de Djegan Kouamé qui a pu s’échapper porte donc l’information du kidnapping de son pater et frater et du saccage du campement, à Taoudi. Une délégation va se constituer dans l’immédiat pour se rendre à Kouassi-Bango afin de négocier la libération des deux personnes kidnappées. A moins d’un kilomètre de ce village de Taoudi, la délégation ainsi constituée a été rattrapée par le Commandant Brigade (CB) de Sandegué et quatre de ses éléments suivis d’une sixième personne, un civil. Il s’est engagé des échanges entre le Commandant de Brigade et la délégation de Taoudi visant à l’empêcher d’accéder au village de Kouassibango pour éviter un éventuel affrontement. La tension exacerbée par la passion, monte. Les échanges deviennent houleux. Dans la délégation de gendarmes, la sixième personne, le civil, s’avère être un ressortissant de Kouassibango. 

Quatrième scène. Alors que les échanges se poursuivent, le quidam, gare sa moto, sort un couteau et poignarde, en présence des gendarmes, un membre de la délégation de Taoudi en la personne de Kra Kouadio dit Apollinaire. Celui-ci rend l’âme sur le champ. L’assassin, après son forfait, prend la fuite, en présence des gendarmes. Malgré l’incident, la délégation de Taoudi s’obstine à poursuivre sa marche vers Kouassibango.  Mais c’est sans compter avec des individus presque aguerris aux techniques de la guérilla et qui voulaient mettre fin à leur initiative. C’est que des individus embusqués avec des armes non loin du village de Kouassibango commencent à tirer sur les membres de la délégation sans armes venus négocier la libération des personnes kidnappées : Djegan Kouamé et l’un de ses fils. Bilan : un autre mort et plusieurs blessés. Kra Kouassi Florent né le 12/02/1991 à Taoudi perd la vie sur le champ en prenant une balle au niveau de la gorge. Les deux corps et les blessés sont ramenés à Taoudi, par la gendarmerie. Sans oublier six blessés évacués au Centre hospitalier régional (CHR) de Bondoukou dont 4 sont libérés, à ce jour ; ainsi que des blessés en traitement au Centre de Santé Urbain de Taoudi.  Les deux personnes kidnappées sont en traitement à Sandégué, selon le préfet de la localité.

Photos des dégâts survenus dans les champs suite à ce conflit

Les commentaires des internautes sur le sujet

Le reportage de la RTI (Radiodiffusion Télévision Ivoirienne) sur ce conflit aura engendré 870 likes, 18 commentaires, 108 partages et 59.029 vues

En entendant la fin des enquêtes et les sanctions contre les auteurs de cette barbarie, la population de Taoudi assiste à un défilé des autorités du Gontougo notamment le préfet de région, l’armée, la Police et des élus de la région.

Actions entre les deux communautés en vue de rétablir la paix

Il faut régler définitivement ce problème foncier tout en partageant les terres en toute équité

Dédommager les familles qui ont perdu leurs proches

Faire une campagne de sensibilisation combinant les deux villages sur la cohésion sociale, la paix au sein d’une communauté