La famille : Le socle d’une bonne cohésion sociale au sein de la société

Selon le Larousse, la famille, c’est ensemble de personnes qui ont des liens de parenté par le sang ou par alliance. Dans le droit, la famille se définit comme étant entité sociologique, économique et juridique.

 La famille offre un environnement stable, aimant et sécuritaire. Un contexte favorable au développement social ainsi qu’à la santé physique et mentale de l’enfant. Comme toutes les relations sentimentales, les relations familiales saines influencent grandement notre vie. Au cours de ce siècle dernier, nous constatons une déliquescence de la société, un émiettement de la cellule familiale.

En Côte d’Ivoire, comme dans tous les autres pays dans le monde, nous avons le phénomène ‘’des enfants de la rue’’. Ces enfants sans abris, livrés à eux-mêmes, à la drogue, confrontés à toutes sortes de vices, sont à la fois un danger pour la population, mais sont, eux aussi, en danger par le fait des prédateurs sexuels, trafiquant de drogues et d’humains. Un autre phénomène est apparu dans la période de crise qu’a connu le pays, c’est celui des enfants “microbes”, nommés désormais enfants “en conflit avec la loi’’ .

 Nous sommes en 2011 quand nous entendons parler des enfants “microbes” âgés de huit à dix-sept ans dans les rues d’Abidjan. Munis d’armes, ils agressent, volent, terrorisent et parfois tuent leurs victimes, ils agissent le plus souvent sous l’emprise de la drogue.

Leur lieu de prédilection était la commune d’Abobo, une véritable délinquance urbaine juvénile qui s’est propagée aux autres quartiers. 

Ces enfants en conflit avec la loi, exclusivement issus des milieux défavorisés d’Abidjan, sont des mineurs déscolarisés ou des analphabètes, désœuvrés et abandonnés par leurs parents ou par la famille quand ils sont orphelins. Face à la montée en puissance du terrorisme, certains sont recrutés par des terroristes parce que vulnérables. Cela a poussé le gouvernement ivoirien à mener un programme d’insertion emplois jeunes dans le nord afin qu’ils ne soient pas tentés de rejoindre les groupes djihadistes

Un troisième phénomène qui fait parler de lui en ce moment, c’est ‘’la drogue kadhafi’’  commercialisée sous forme de comprimés et souvent consommée avec de l’alcool, pour en décupler l’effet sédatif. Tout cela traduit une société en déconfiture parce que la cellule familiale est brisée. Maud De Boer-Buquicchio Secrétaire Générale Adjointe Conseil de l’Europe disait ‘’ C’est au sein des familles que la cohésion sociale s’expérimente et s’apprend pour la première fois’’ et ‘’ tout en respectant l’autonomie de la sphère privée et de la société civile, une stratégie de cohésion sociale doit donc chercher à soutenir les familles’’.

Une famille déchirée, c’est la société qui est déchirée et une société qui est déchirée, c’est la cohésion sociale qui est troublée, ce qui peut entraîner des conflits et crises. D’où le rôle important que doivent jouer le père et la mère dans l’éducation de leurs enfants pour une société en paix.  Selon la conseillère en relation d’aide des couples et formatrice Christelle Tetchi,  “l’implication du père réduit les comportements sociaux négatifs chez les garçons (par exemple la délinquance) et les problèmes psychologiques chez les filles au début de l’âge adulte. Son implication influence aussi le développement cognitif des enfants’’. Elle relève en outre que selon les psychologues, les personnes adultes qui n’avaient pas de parent présent ; ont tendance à être plus émotionnellement détachés : ils ont du mal à établir des liens émotionnels forts et durables. De nombreux enfants de parents répètent ce comportement nocif lorsqu’ils ont leurs enfants. Le paternel a une fonction importante, il est tout d’abord une référence à la sécurité. C’est pour cela que les enfants considèrent leur papa comme étant le plus fort, qu’ils le croient indestructible. Ils mettent en place un idéal qui se mue en désillusion en grandissant, lorsqu’ils comprennent qu’il est un être imparfait comme les autres. Le père permet aussi la construction du surmoi, c’est-à-dire que c’est à travers le lui que se constitue tout le référentiel des interdits, ajoute-t-elle.

Quand tous ses aspects manquent dans la vie d’un enfant, la société s’en trouve mal et la cohésion sociale également.

Le magazine “Comme des aimants’’ indique en son point 8-1 sur l’importance de la famille dans la société ‘’ que la situation des familles reflètent l’état de la société, si les familles se portent mal, la nation aussi. C’est l’effet domino. 

Selon le magazine, la famille joue un rôle éducatif primordial en enseignant des valeurs d’entraide. Les enfants grandissant dans des familles solidaires sont plus soucieux du bien-être de la société en général.

Au point 8-3 famille et criminalité, une corrélation directe : il indique qu’une bonne éducation et des valeurs familiales éthiques sont la meilleure prévention contre les comportements criminels. Les familles jouent donc une importance indéniable sur le taux de criminalité d’un pays. Nous ajouterons que cela à un impact positif sur la cohésion sociale.

En Côte d’Ivoire, le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, à travers le programme des protections des enfants et adolescents vulnérables (PPEAV) de janvier 2020 à juin 2022, a réalisé 531 maraudes (enfants qui vivent dans la rue) dans 15 localités du pays, touchant 21265 enfants, dont 13 413 garçons (63,08 %) et 7 852 filles (36,92). 1458 d’entre eux ont été admis dans des centres de transit, 939 réunis avec leurs familles, 441 enfants scolarisés, 591 ont suivi des formations de métiers et 245 insérés professionnellement révèle le site www.koaci.com

L’État fait ce qu’il peut, cependant quand le problème est réglé en amont, c’est-à-dire au niveau de la famille, on pourrait éviter beaucoup de séquelles émotionnelles et physiques tant chez l’enfant qu’à la société.

Conclusion

La société est forte quand il y a des familles fortes. Au sein de la famille, les valeurs doivent être enseignées aux enfants pour une génération équilibrée et une nation stable. Les responsabilités sont partagées quant à la défaillance de la famille. Les parents n’accordent plus assez de temps aux enfants, préoccupés par le travail. Le développement prend un rythme frénétique, les relations humaines sont donc fragilisées, chacun sur son écran. La communication au sein de la famille est réduite ou n’existe plus. Comme actions à mener, sensibiliser les parents sur les différentes plateformes des réseaux sociaux à privilégier la relation entre les parents, entre parents et enfants. Cela à travers des publications sur la relation d’aide, la communication dans le couple, prendre du temps pour les enfants. Proposer des modules de formation sur la famille.

Fulgence Kanon