Côte d’Ivoire/ Bouaké : Le bras de fer entre le Fed-Acore et la mairie sur la commercialisation des places du grand marché, quelles conséquences dans le processus de consolidation de la paix ?

Depuis 1998, le grand marché de Bouaké a été victime d’un incendie qui a causé d’énormes dégâts matériels au niveau des commerçants qui s’y trouvaient. Le site de cet édifice fut laissé à l’abandon jusqu’au 22 décembre 2019, date de lancement officiel des travaux de reconstruction de l’espace, lancement fait par le président Alassane Ouattara et son homologue français Emmanuel Macron.

Pour La bonne évolution des travaux et être efficace , , la mairie de Bouaké en collaboration avec L’AMOES (Assistance a Maitrise d’Ouvrage Environnemental et Social ) et la CLP ( Cellule Locale de Projet ) structures chargées de la gestion de la commercialisation des places du grand marché, ont procédé à la vente des places tout en tenant compte d’un certain nombre d’étapes . Des commerçants ont sous-entendu que cette initiative de la mairie donnait lieu à des pratiques malsaines, ce qui a incité cette publication faite par la FED-ACORE( Fédération des Artisans et Commerçants Organisés pour la Relance Economique) sur Facebook , stipulant une “injustice” au niveau de la commercialisation des places du grand marché , Une situation qui a laissé une envie d’inciter à la révolte contre la mairie de Bouaké.

La presse comme moyen d’amplification de cette situation

Lors de la cérémonie de lancement de la deuxième phase de commercialisation des places du grand marché de Bouaké, qui a concerné les commerçants non prioritaires, Sarah Sanogo présidente de la Fed-Acore a fait appel à des presses en plus de celles qui ont été conviées par à la mairie de Bouaké pour exiger l’arrêt de la commercialisation des places du grand marché de Bouaké.

Ces articles écrits par Roger Tocla pour l’AIP et T.K Emile pour KOACI qui se veulent exigeantes, l’image de transparence et fluidité mises en place pour la commercialisation des places du grand marché de Bouaké est remis en cause et poussé à des réactions dubitatives malgré plusieurs précisions données. Un autre article rédigé par le site Igbeke vient titré “Droit d’accès au grand marché de Bouaké Fed-Core formelle : les conditions de vente restent illégales”. Un autre écrit qui vient appuyer sur les soupçons de malversation dans l’acquisition des places.

La Fed-acore à travers la publication de cet article ambitionne de faire croire aux commerçants qu’ils existent des magouilles dans le système de commercialisation des places du grand marché de Bouaké . Une publication qui risque de créer une mésentente entre les commerçants et la mairie, ce qui pourrait être évités si ces commerçants tant manipulés essayent de comprendre les démarches d’acquisition de places que leur offre la marie pour éviter certaines frustrations.

La manipulation des commerçants pour mieux soutenir leur position

Ces différentes publications sont faites pour manipuler plus de commerçants afin de les rallier à leurs causes. Cette intervention de Awa Touré une commerçante au marché d’oignon en est la preuve ‘’ils disent qu’ils sont là pour nous faciliter d’avoir les places dans le grand marché pourtant la mairie même fait des faux trucs pour nous enlever parmi les commerçants prioritaires. À qui on doit faire confiance.’’ dit-elle. Pourtant, le maire de la commune de Bouaké Djibo Nicolas a expliqué lors d’une cérémonie consacrée au projet, tous les contours de cette commercialisation afin de faciliter la compréhension du processus d’acquisition des places aux commerçantes.

Le processus d’acquisition des places du marché selon les autorités

La Mairie de Bouaké , l’AMOES et oet le CLP , les structures en charge de la mise à disposition des places, ont eu à expliquer à la presse toutes les procédures que doivent suivre les commerçants dans le cadre de l’obtention d’une place dans le grand marché.

En effet, selon Konan Attien Jean Michel , membre de l’AMOES , la commercialisation des places du grand Marché de Bouaké a été faite en deux phases. La première phase a entamé le 05 avril 2023 appelée commercialisation ciblée et fléchée a concerné 12 sites autour du grand marché (boucherie , indigo, bromacoté ,marché d’attieké, marché de poisson , la gare de Belleville… ). Pour cette première phase, ce sont 3 500 commerçants qui se sont fait enregistrer , soit 46 % des places du grand marché de Bouaké . Cette facette a concerné les commerçants qui ont été retirés de ces douze sites à qui avaient été distribués des contremarques, d’où l’expression ciblée et fléchée. Ce qui fait d’eux les prioritaires.

Un autre type de commerçants prioritaires a été ceux qui n’ont pas reçu de contremarque, mais qui ont vu leur magasin détruit vers le pont Djibo. Ils ont été au nombre de 180. Cette première phase a pris fin 16 juin 2023.

Quant à La deuxième phase de commercialisation, nommée la commercialisation libre, elle a concerné tous les commerçants désireux d’obtenir une place au sein de ce marché. C’est une phase qui a suivi toute une procédure parce qu’il s’agissait d’une inscription en ligne sur le site de la mairie de Bouaké.

Depuis le 27 juillet 2023, les commerçants s’inscrivent sur le site et selon LAMOES , entité chargée de la gestion de ce marché , en un espace de 48 heures ce sont 1900 commerçant qui se sont enregistrés sur le site et depuis le 1ᵉʳ août 2023 les commerçantes ont cette possibilité de se rendre à la mairie précisément au bureau chargé de la commercialisation pour choisir leurs places en fonction des dates de rendez-vous.

Jusqu’à ce jour ce sont environ 4300 commerçants qui ce sont fait enregistrer pour obtention d’une place dans le grand marché de Bouaké en tenant compte des 700 commerçants qui ont validé leurs places sur les 1900 enregistrés plus les 3500 commercant s prioritaires . Tous ces éléments montrent la fluidité du système de gestion de la commercialisation des places du grand marché de Bouaké.

Ce qui peut entraîner de ce bras de fer

La ville de Bouaké a été autrefois l’épicentre des différentes crises passées, surtout celle de l’année 2002, créer des révoltes à travers des publications sur les réseaux sociaux pourraient à nouveau faire replonger la population dans cette psychose qui bousculera leur quiétude et d’ouvrir à nouveau, des plaies qui ont eu du mal à se cicatriser. L’on se rappelle encore la fameuse marche contre la société d’électricité les années antérieures qui a suscité de considérables dégâts au sein de la ville. Bouaké pour redorer le blason, poursuit son évolution de façon pertinente. Une telle incitation à la révolte peut freiner ce développement, surtout qu’elle fait partie des villes qui doivent recevoir la Coupe d’Afrique des Nations 2023.

Tentatives de solutions à ce problème

Il est nécessaire pour ceux qui ne comprennent pas le fonctionnement ou veulent avoir plus des détails sur les places, qu’ils se rendent au sein de la mairie pour plus de renseignements dans l’optique d’éviter de se faire manipuler. La mairie doit organiser des cérémonies avec les commerçants pour mieux expliquer comment fonctionne le système de vente et faire passer des spots de sensibilisation dans des radios et autres outils publicitaire afin de mettre tout le monde au même niveau d’informations.

Abraham Diomandé