La mort est inévitable. Nul n’est immortel. Mais dans les sociétés humaines, le choix de la personne appelée à continuer les œuvres du défunt demeure une équation difficile à résoudre. Depuis le 1er août 2023, la mort a encore endeuillé la Côte d’Ivoire, avec le décès de l’ancien Président de la République, Henry Konan Bédié. Depuis lors, la succession à la tête du parti fait l’objet de discorde, suscitant ainsi trouble, vive émotion, passion entre sympathisants, militants du plus vieux parti du pays.
Le samedi 16 décembre 2023 est la date retenue, pour l’élection du nouveau président du Pdci-Rda, à l’occasion du congrès extraordinaire. Parmi les leaders en lice figure notamment Maurice Kakou Guikahué, Noël Akossi Bendjo, Tidjane Thiam. Cependant, les candidatures de certains cadres du parti semblent déranger, surtout celle de Thiam. Une situation qui enflamme les réseaux sociaux, avec la diffusion de messages haineux, de xénophobie chez certains internautes. Alerté face à ce phénomène, nous avons décidé d’en faire la lumière.
Quelques publications sur le réseau social Facebook.
Dans une publication en date du 14 août 2023, un internaute, sur sa page, dit être contre la candidature de Tidjane Thiam. Mécontent, il le qualifie même d’étranger. Abondant dans le même sens, un autre se révèle plus précis, au sujet de la nationalité de l’ancien ministre du Plan et du développement.
Dans sa publication, il ironise, affirmant que les Sénégalais ne vieillissent pas. Il fait allusion à Tidjane Thiam qui, à 61 ans, a l’air toujours jeune.
Sur Twitter
Dans une publication sur Twitter, datant du 28 novembre 2023, un internaute déclare que le candidat Thiam est un franco-ivoirien. Il affirme, avec une note teintée d’ironie : « l’ancien banquier franco-ivoirien, Tidjane Thiam, est candidat à la présidence du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), avec en ligne de mire la présidentielle de 2025. Pourtant, il a longtemps nié avoir des ambitions politiques.
Les raisons des spéculations sur les réseaux sociaux.
La diffusion de ces informations haineuses sur les réseaux sociaux, à l’approche du congrès du Pdci, peut être motivée par divers facteurs. Il est patent qu’en pareille situation, les internautes veulent jeter un discrédit sur l’origine du candidat Tidjane. En plus, certains voudraient être les premiers à ventiler la nouvelle au sujet d’un fait, un événement précis. D’autres, par contre, sont animés par le désir d’asseoir leur notoriété. Avec la possibilité d’accroitre le nombre de leurs followers. Dans l’un ou l’autre des cas, ils ne prennent pas la peine de vérifier les faits.
La portée de ces propos sur la cohésion sociale
Les discours haineux diffusé sur les réseaux sociaux en période des élections sont dangereux pour un vivre ensemble. Ils peuvent créer des psychoses au sein de la population, en mettant en péril la cohésion sociale sur tous les plans.
Ce qu’il faut faire
Le discours de haine vise un groupe ou un individu, sur la base de caractéristiques intrinsèques telles que la race, le genre. Il peut menacer la paix sociale. Pour lutter contre ces genres de propos, il convient de déployer des efforts sur plusieurs niveaux. Cela consiste à s’attaquer à leurs causes profondes, les empêcher de se traduire en violences. En faisant face à leurs incidences sur la société. Comme éléments de réponses efficaces aux discours de haine, l’éducation des populations aux médias s’impose. Il est essentiel de mieux surveiller et d’analyser le phénomène, en s’appuyant sur des données claires et fiables. À l’ère du numérique, cela suppose également de mieux comprendre l’apparition, la manifestation, la portée de ces discours de haine en ligne.
Sidibe Yacouba