La Côte d’Ivoire est dotée d’une société fondamentalement plurielle. Nous avons une pluralité d’ethnies, une pluralité de cultures, une pluralité de choix idéologiques et pluralité de religions. Cette pluralité n’a pas empêché les communautés ivoiriennes de vivre ensemble dans le respect mutuel. La constitution ivoirienne du 1er août 2000 dispose en son article 30 que la République de Côte d’Ivoire est une et indivisible, laïque, démocratique . Elle assure à tous l’égalité devant la loi, sans distinction d’origine, de race, d’ethnie, de sexe et de religion.
L’État de Côte d’Ivoire abrite plusieurs confessions religieuses, il y a d’abord l’Islam, apparait ensuite le Christianisme sous ses deux versants, Catholique et Protestant (Méthodiste), les Évangéliques, et vient enfin l’Harrisme. Ainsi, le gouvernement ivoirien, dans une dynamique de cohésion sociale, assure par des dispositions pratiques et par le truchement du ministère de tutelle, l’encadrement et l’appui des religions, afin qu’elles œuvrent effectivement, individuellement et ensemble, à la promotion, à la promotion de la paix entre tous les concitoyens au sein de la nation.
La mise en mal de la cohésion sociale entre les religions par les cyberacvtivistes des réseaux sociaux
Depuis plusieurs semaines la toile s’est enflammée à travers une vidéo où l’on aperçoit un certain Souley de paris présentant un document à travers l’écran de son téléphone portable. Le cyberactiviste présente une liste de pasteurs des Églises évangéliques qui auraient reçu de fortes sommes du régime en place en échange de leur soutien. Dans son direct sur sa page Facebook, M Souley de paris se livre à des invectives sur les hommes de Dieu, les accusant de pactiser avec le pouvoir en place afin de s’opposer aux partis de l’opposition. Il va plus loin en interpellant les Imams du fait qu’ils sont défavorisés au profit des pasteurs évangéliques. Le cyberactiviste s’exprime en outre dans son dialecte ‘’ le malinké’’ une langue du nord de la Côte d’Ivoire, pour s’adresser aux imams les incitants à se révolter contre le gouvernement et créer un sentiment d’appartenance. Un extrait de son intervention ‘’ les imans vous êtes ou ?, voilà on donne 15 millions à un individu et vous rien, quand on vous donne tout le monde doit le savoir, mais les autres, c’est en cachette, il voyage en business classe, vous rien.’’
Des indices qui attirent l’attention sur l’authenticité du document
Le document présenté à travers l’écran du portable date de 2020, il est signé d’une cyberactiviste dénommé Maimouna Camara dit la Guêpe qui s’attaque constamment au pouvoir en place. À la lecture de ce document, nous constatons qu’il est truffé de fautes avec des phrases inachevées. Ce papier marqué confidentiel ne comporte ni le logo, ni la signature des prétendus propriétaires que sont les pasteurs ou le gouvernement. M. Souley de Paris, sans preuve, accuse les hommes de Dieu de voler leurs fidèles, citant des noms et présentant leur image les livrant ainsi à la vindicte populaire.
Fondement du principe de la laïcité de l’État de Côte d’Ivoire
L’article 30 de la constitution du 1ᵉʳ août 2000 assure à tous l’égalité devant la loi, sans distinction d’origine, de race, d’ethnie, de sexe et de religion. Elle respecte toutes les croyances. En application de ces dispositions constitutionnelles, l’État de Côte d’Ivoire, depuis son indépendance, s’est imposé une organisation et un fonctionnement de ses services et de toutes les personnes publiques selon un principe ; l’État ivoirien est non confessionnel. Il ne professe aucune foi, n’adhère à aucune religion, ne donne investiture et privilège particulier à aucune communauté de croyants.
L’État veille, entre autres, à ce que :
– Aucun Homme ou parti n’utilise et ne manipule la religion et le sentiment religieux à des fins politiques ou partisanes ;
– Tous les citoyens sont traités de la même manière, et que ni les individus, ni les institutions ne soient l’objet de discriminations en raison de leur appartenance religieuse ou confessionnelle ;
– Les religions exercent leurs activités d’éducateurs des consciences pourvu qu’elles ne quittent pas leur champ spirituel, ne perturbent pas l’ordre social et ne deviennent pas des forces politiques.
Conclusion
La loi no 2022-979 du 20 décembre 2022 portant régime juridique de la communication audiovisuelle encadre désormais les activités des acteurs de l’internet. En effet, la diffusion du contenu audiovisuel de tout site de blogueur, d’activiste ou influenceur disposant de 25000 abonnés en ligne, n’a pas le caractère de correspondance privée et est par conséquent soumise au respect des principes généraux de la communication audiovisuelle. Dans notre cas de figure, Monsieur Souley de Paris, brandissant cette prétendue liste , l’accompagne de commentaires et propos tendant à opposer les communautés religieuses entre elles, ce qui est dangereux et déplorable. Nous rappelons que la loi fait obligation aux fournisseurs de services de plateforme de partage de vidéos, à mettre en place des mesures appropriées pour protéger d’une part, les mineurs contre les contenus susceptibles d’affecter leur développement physique, mental ou moral et d’autre part le grand public contre l’incitation notamment à la haine, à la discrimination ethnique, sociale et religieuse, à la xénophobie, etc. Nous appelons les autorités à travailler à l’application de cette loi contre ce cyberactiviste afin de préserver la cohésion sociale en Côte d’Ivoire. Comme action, nous nous engageons à travers des articles de presse à sensibiliser les religieux à ne pas se laisser avoir par ce genre d’attitude.