Élection du président de la FIF: une divergence d’opinion qui alimente les débats sur les réseaux sociaux

Ces dernières années, le sport en Côte d’Ivoire à travers ces fédérations à fait face à  plusieurs problèmes. La plupart de ces institutions sous tutelle du ministère des Sports ont subi des conflits internes dus à des problèmes de leadership. C’est le cas L’une de cas de la Fédération ivoirienne de football (FIF). L’ancien président feu  Idriss Diallo s’est, dans sa gestion de cette structure confrontée à plusieurs problèmes dus à une gestion décriée par beaucoup de ses compères, les poussant ainsi à la création d’un bloc  dénommé le GX, qui exigeait la démission du président de la fédération ivoirienne de football.

La tension est montée entre les acteurs du football à l’occasion de l’organisation des élections des instances de la faîtière. Jamais en Côte d’Ivoire l’élection à la présidence de la FIF n’avait suscité autant d’engouement.  En effet, la participation de Didier Drogba à cette élection a conduit les ivoiriens à s’intéresser à celle-ci, déchaînant des passions excessives.

 LA CHRONOLOGIE DES FAITS : CONDITIONS POUR ÊTRE CANDIDAT A LA PRÉSIDENCE DE LA FIF 

L’élection à la fédération ivoirienne de football prévue pour le 16 mai 2020 a subi un report allant jusqu’au 5 septembre 2020 suite à l’apparition de la pandémie à Coronavirus. Pour mieux tenir ces, les conditions d’éligibilité étaient les suivantes : être présenté avec sa liste de membres du comité exécutif par un collectif de huit(8) membres actifs de la FIF à savoir trois(3) clubs évoluant en D1, deux(2) clubs évoluant en D2, deux(2) clubs évoluant en D3 et un (1) groupement d’intérêt du football. Ces derniers au nombre de cinq corporations (joueurs, arbitres, entraîneurs, dirigeants et médecins) étaient chargés de valider les candidatures à la direction du football ivoirien.

Les candidats en lice pour ses élections, Idriss Diallo anciennement 3ᵉ vice-président de l’équipe dirigeante de la fédération, Sory Diabaté 1ᵉʳ vice-président et président de la Ligue 1 et Didier Drogba, ancien capitaine des Éléphants de Côte d’Ivoire. Dans le courant du mois juillet 2020, la 56ᵉ assemblée générale de la FIF mettait en place la commission électorale dirigée par l’ex-ministre des Sports ivoirien René Diby.

Après examen des dossiers, la commission a validé la liste des trois candidats, cependant à la surprise générale, le président sortant de la FIF à travers le comité d’urgence, suspend le processus électoral, arguant de nombreuses violations des textes.

À la suite, une autre commission est mise en place, cette commission après ces travaux rejette la candidature de Didier Drogba qui selon elle n’a pu se faire parrainer par l’un des groupements d’intérêt de la fédération. S’ensuit un imbroglio total entre le président de la commission déchu René Diby et l’équipe sortante de la fédération.

Le 14 décembre 2020, la Fédération internationale de football association (FIFA) entre dans la danse. Dans un courrier, l’instance suprême du football mondial, constatant la difficulté des dirigeants à organiser une procédure électorale conforme aux exigences statutaires et réglementaires applicables à toutes les associations membres de la FIFA, décide de mettre en place un comité de normalisation présidé par Madame Dao Gabala, mettant ainsi, la FIF est sous sa tutelle. 

Elle avait pour mission de réviser partiellement les statuts et le code électoral de la Fédération ivoirienne de football afin de garantir leur conformité avec les statuts et les exigences de la FIFA, mais également d’organiser l’élection du comité exécutif de la fédération ivoirienne.

Cette décision n’a pas été du goût de certains acteurs du football, de journalistes et internautes, qui voyaient en cette décision de la FIFA d’imposer la candidature de Didier  Drogba à la tête de la FIF. Une situation qui était du goût d’autres internautes qui pointaient du doigt, la mauvaise gestion des dirigeants sortants de l’institution.  

Le football ivoirien se trouvant empêtré dans un gouffre sans fin, il aura fallu la médiation de l’ancien président de la fédération Jacques Anouma pour désamorcer la bombe et amener chaque acteur du milieu à la raison.  Cette intervention a donné lieu à de nouvelles dates concernant l’AG, le dépôt des candidatures, la campagne électorale, fixant ainsi la date de l’élection du président de la FIF. Idriss Diallo est alors élu le samedi 23 avril à la tête de la faîtière du football ivoirien.

 AFFRONTEMENT DES DIFFÉRENTS PARTIS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX.

Les discussions constatées autour de ce sujet sur les réseaux sociaux pont donné l’impression que cette élection se déroulerait sur la plateforme Facebook. Toute personne qui exprimait une opinion autre qu’un camp se voyait lynchée par des injures et des propos virulents. Tous ceux qui osaient s’en prendre à Drogba, journalistes y compris, étaient lynchés sur les réseaux sociaux. Une réciprocité qui s’appliquait avec les partisans des deux autres candidats. 

Trois camps se dégageaient de ces élections. Ceux des complotistes qui estimaient que les anciens responsables de la fédération voulaient écarter Didier Drogba de ces élections et les partisans de Sory Diabaté et Idriss Diallo qui avançaient l’argument de l’inexpérience de l’ex-capitaine des éléphants.

Les amoureux du ballon rond ont assisté à une divergence d’opinion entre qui étaient pour la mise sous tutelle d’un comité de normalisation de la FIFA, de la fédération, et de l’autre côté, un camp s’opposait à cette normalisation, provoquant ainsi des tensions de part et d’autres.  Madame Dao Gabala qu’on soupçonnait de vouloir s’asseoir dans le fauteuil de la FIF ou de rouler pour Didier Drogba a essuyé de la part de certains journalistes des injures et des discours haineux.

Des internautes sans preuve accusaient l’équipe sortante de la fédération ivoirienne de football de « marmailleurs »   terme utilisé pour insinuer des pratiques de mal gouvernance et de détournement de fonds.

 Certains coéquipiers de Didier Drogba comme Zokora Didier se sont vu traité de tous les noms sur les réseaux sociaux pour n’avoir  pas soutenu leur collègue.

 Tous les coups étaient permis sur le méta. Sur les plateaux de télé les débats étaient très animés, on pouvait voir des journalistes et chroniqueurs qui avaient des partis pris, manquant de partialité.

Conclusion

Les responsabilités sont partagées dans cette guéguerre entre acteurs du football, à savoir anciens responsables, présidents de clubs, comités de supporters et joueurs. Tous ont leur part de responsabilité dans cette crise qui a secoué la fédération ivoirienne de football. Les internautes sur le méta partaient dans les sens avec des injures, des discours de haine et de désinformation. L’un des facteurs de cette situation a été l’interprétation des textes qui régissent la fédération, chacun y allant de son interprétation. Au vu de ce qui précède, nous proposons de faire une sensibilisation sur le fair-play en sport à travers des publications sur les réseaux sociaux afin d’éviter à l’avenir de telles situations.