Côte d’Ivoire / Cohésion sociale : de la nécessité de promouvoir l’hospitalité

Les crises politico-militaires de 2002, 2010 et 2020 ont fragilisé la cohésion sociale en Côte d’Ivoire. Du fait de ces événements dramatiques, l’une des valeurs caractéristiques du pays semble avoir pris du plomb dans l’aile, l’hospitalité. Au moment où toutes les initiatives sont orientées vers un retour à la normalité, il serait tout à fait indiqué de faire un retour aux sources.
Un saut dans le passé historique
Depuis l’accession de la Côte d’Ivoire à l’indépendance, le 7 août 1960, les peuples vivaient en parfaite harmonie. L’élan de solidarité, la complicité, l’entraide, l’accueil chaleureux faisaient partie de leurs principes de vie. Au nom de cet idéal social, des populations du Centre pouvaient se retrouver facilement au Nord, Sud, à l’Ouest, l’Est et vis-versa. Dans ces contrées étrangères, chacun pouvait s’y implanter, se réaliser, sans le moindre souci. Le soutien, l’aide de sa communauté d’accueil était un élément essentiel au succès de cette aventure.

Une période de sclérose
En 2002, une rébellion armée éclate dans le pays, sous le Président Laurent Gbagbo. En 2010 et 2020 avec le Président Ouattara, le pays connait à nouveau de nouvelles crises, suite à des contestations des résultats issus des présidentielles des deux périodes concernées. Ces décennies de conflits auront réussi à semer les germes de la division au sein des populations. Aujourd’hui, des peuples autrefois en symbiose se regardent en chien de faïence. L’hospitalité légendaire qui prévalait entre les peuples a pris un coup, au nom des considérations politiques. De cette façon, un climat d’hostilité s’invite dans les transhumances des peuples d’une contrée à une autre.
Un vent d’espoir
La Can de l’hospitalité, qui s’est déroulée en Côte d’Ivoire, du 13 janvier au 11 février 2024, offre une opportunité. Lors de cette compétition, des villages gastronomiques ont été ouverts dans les diverses localités où les matchs se sont déroulés. Guidés par le sursaut patriotique, la passion du football, des Ivoiriens ont communié avec d’autres Ivoiriens. Mais surtout avec des frères et sœurs de la Cedeao, des autres Etats du continent, voire du reste du monde. C’est dire que le sentiment d’appartenance à une nation commune demeure. Il faut juste poser les actes qui conviennent.
Le chemin à suivre
L’hospitalité occupe une place déterminante dans le renforcement des liens entre les peuples. L’écho de l’accueil chaleureux réservé à autrui constitue une invite pour les communautés reçues d’en faire de même chez elles. Ainsi les uns et les autres s’inscrivent dans la dynamique de la consolidation de la cohésion sociale. Il appartient aux décideurs de se tourner vers les anciens, encore en vie, pour apprendre les secrets de l’hospitalité légendaire entre les peuples d’alors. Pour une paix durable dans le pays, aucun sacrifice n’est de trop.