Plusieurs journalistes guinéens ont bénéficié d’une semaine de formation sur la lutte contre les messages haineux et les fausses informations dans le cadre du projet IMPACT (Implication des Médias pour une Prévention Active des Conflits et des Tensions).
Une trentaine de journalistes de la presse écrite et des radios venus de différentes régions administratives de la Guinée avaient rallié la préfecture de Dalaba. Objectif : participer à la formation sur “la lutte contre les messages haineux et les fausses informations”. Une formation qui a été dispensée par l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) dans le cadre du projet IMPACT.
Durant une semaine, du 17 au 22 juillet 2023, ces professionnels de l’information ont bénéficié d’un renforcement de leurs capacités afin de lutter efficacement contre la désinformation et les messages haineux en Guinée. « En cette période cruciale, comment transformer les médias numériques en acteurs de la paix et de lutte contre la désinformation et les messages haineux ? C’est l’une des principales activités du projet IMPACT qui se déroule actuellement en Guinée et en Côte d’Ivoire », a expliqué le président de l’Ablogui, Mamadou Alpha Diallo, lors de la cérémonie de lancement de cet atelier de formation.
Cette formation s’inscrivait dans le cadre du projet IMPACT qui vise à renforcer les capacités des journalistes guinéens et qui a pour ambition de faire de la presse guinéenne un rempart contre la propagation des fausses informations et des propos haineux.
Pour les autorités locales venues au lancement de cette activité, les messages haineux et les fausses informations sont devenus un problème récurrent qui impactent négativement les communautés. « La Guinée, à l’instar des pays de la sous-région et du monde, subit d’énormes problèmes liés aux messages haineux et aux fausses informations à travers lesquels certains internautes des réseaux sociaux nous incitent tous à la violence. Ces phénomènes constituent des obstacles de taille à la stabilité régionale, à la sécurité et à la croissance économique […] », a souligné le vice-maire de Dalaba, Abdoulaye Dalaba Bah.
Poursuivant, il a estimé qu’une réponse devrait être faite à ces mauvaises pratiques, et a remercié tous les partenaires impliqués dans la réalisation de ce projet. « Nous avons l’impérieux devoir d’apporter des réponses à ces mauvaises pratiques. J’espère que cet atelier permettra de consolider davantage vos connaissances grâce aux outils que vous allez acquérir ici. Les enseignements que vous en tirerez devraient vous être utiles pour votre travail au quotidien. Je tiens à remercier les partenaires impliqués d’avoir mis en œuvre ce projet qui a une importance capitale surtout pendant cette période de transition », a ajouté M. Bah.
Après 6 jours d’intenses travaux, la formation a été clôturée en apothéose par la remise de satisfecit aux différents bénéficiaires de la formation.
Madame Diop Ramatoulaye Diallo, rédactrice en chef du site d’informations Guinée114.com, après avoir remercié les initiateurs de ce projet, l’ABLOGUI et ses partenaires, a évoqué l’importance des connaissances acquises lors de cet atelier pour les participants. « C’était extrêmement important pour nous de suivre cette formation, et je pense que durant ces 6 jours, nous avons profité pour apprendre comment est-ce qu’il faut s’y mettre et s’y prendre quand il s’agit de la fausse information, les propos haineux sur Facebook et sur d’autres réseaux sociaux », a-t-elle confié.
Elle a formulé le souhait de perpétuer les connaissances apprises et de les appliquer dans la pratique journalistique : « J’estime et j’espère qu’après aujourd’hui, nous qui avons participé à cette formation, nous allons être des portes flambeau de la lutte contre la désinformation en Guinée et pourquoi pas en Afrique ou en général dans le monde […]? ».
Cheick Sékou Berth était également l’un des heureux bénéficiaires de cette formation. Il avait, au nom de tous les participants venu de Kankan, exprimé les sentiments de gratitude à l’égard de ses formateurs et des porteurs de ce projet. « En un mot : merci. Je pense que c’est le mot qui résume le plus tout ce que nous avons vécu ici durant ces 6 jours […] Franchement, en tant que journaliste, je me suis senti un peu profane en découvrant les nouveaux outils sur le Fact Checking. Mais aujourd’hui, je me sens à un niveau plus élevé. Je crois que l’objectif, ce n’est pas de parler, mais d’agir. En fin de compte, avec tous mes camarades qui sont venus de Kankan, nous faisons la promesse que le Fact Checking sera une réalité en Haute-Guinée », s’est-il engagé.
Financé par la Délégation de l’Union Européenne (DEU) basée au Sénégal, le projet IMPACT est mis en œuvre en Guinée et en Côte d’Ivoire et s’étend sur une durée de deux ans, allant de 2022 à 2024. Le projet part du postulat selon lequel une mauvaise utilisation des médias numériques peut conduire à la désinformation et à la propagation de contenus haineux qui alimentent les conflits et tensions dans la sous-région.